Introduction
Le cristal, d'abord simple objet de curiosité, passionna
les collectionneurs avant d'intriguer les savants qui, en étudiant
sa structure, ébauchèrent les premières théories
sur la constitution intime de la matière. La loi des indices
rationnels ou des troncatures simples fut définie par l'Abbé
Haüy en 1774. Par observation du phénomène
de clivage de la calcite, il a déterminé les "molécules
intégrantes" c'est à dire les parallélépipèdes
identiques constituant les cristaux et suite à cela, il
a été déduit que chaque face d'un cristal
peut être repérée dans l'espace par des nombres
entiers.
Les bases
La matière solide est composée d'atomes, que l'on
peut voir comme des boules élémentaires qui s'assemblent.
Elles peuvent s'assembler de plusieurs manières : quelques
boules s'assemblent pour former une molécule, c'est le
cas des gaz, des liquides, des polymères (caoutchoucs,
plastiques, papiers, protéines...), ces matériaux
comportent des milliards de molécules semblables.
Les boules s'agencent de manière irrégulière,
on a alors de la matière dite "amorphe" (ou "vitreuse"),
comme par exemple le verre, ou encore elles s'entassent de manière
ordonnée, c'est alors un cristal.
Le cristal
Le cristal est un solide à structure constituée
d'atomes ordonnés dans un réseau périodique
et même tripériodique et symétrique. Il a
des propriétés de symétrie
avec des axes directs et inverses, des miroirs, des plans et des
centres de symétrie. Un cristal peut être isotrope
(même indice de réfraction de la lumière dans
toutes les directions) ou anisotrope (deux indices différents
dans deux directions perpendiculaires).
La maille élémentaire
La maille élémentaire est le plus petit volume cristallin
conservant toutes les propriétés physiques, chimiques
et géométriques du cristal. Elle est définie
par trois angles et par trois vecteurs.
Le réseau cristallin
Un réseau est un ensemble de points ou " noeuds "
en trois dimensions qui présente la propriété
suivante : lorsque l'on se translate dans l'espace selon certains
vecteurs, on retrouve exactement le même environnement.
Il y a donc une périodicité spatiale. Cela permet
de définir sept systèmes cristallins de base : cubique, tétragonal, orthorhombique,
hexagonal, monoclinique, triclinique, trigonal.
Le réseau de Bravais
Auguste Bravais définit, en 1848, à partir des différentes
combinaisons des éléments de symétrie cristalline,
32 classes de symétrie, qui elles-mêmes se répartissent
en 14 types de réseaux (il n'existe pas d'autre façon
de disposer des points dans l'espace, afin de réaliser
un réseau ou une maille, de manière à ne
laisser aucun volume libre entre les réseaux). Les 14 réseaux
de Bravais sont des expansions des 7 formes primitives de cristaux.
L'ordre de symétrie
Une figure admet un axe de symétrie d'ordre p (p entier)
si une rotation d'angle 2Pi/p autour de cet axe amène la
figure à coïncider avec elle-même. L'existence
d'une périodicité dans le milieu cristallin fait
que p ne peut pas être quelconque. Par exemple, il est impossible
de paver un plan uniquement avec des pentagones réguliers
(apparition de vides), ou des heptagones réguliers
(chevauchement). Les seuls axes de rotation possible sont
les axes binaires (ordre 2 ou A2), ternaires (ordre 3 ou A3),
quaternaires (ordre 4 ou A4) et senaires (ordre 6 ou A6).
Les indices de Miller
Haüy a défini des indices (P, Q, R) qui permettent
de repérer dans l'espace les faces d'un cristal. Miller,
pour simplifier, a dit qu'il ne fallait pas utiliser P, Q et R
mais leurs inverses (1/P, 1/Q, 1/R) qui seront notés h,
k, l. Ils doivent être entiers, premiers entre eux et de
valeurs simples.